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Julia Salvador Thrillers

L'Intrus édition prémium (livre papier grand format)

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Tout le monde a quelque chose à cacher.
Mais certains secrets sont plus terribles que d’autres…
Célèbre auteur de thrillers, Romain Delatour n'a plus rien publié depuis la mort de sa femme, assassinée dans leur manoir . Un meurtre que les enquêteurs n'ont toujours pas résolu.
De cette terrible nuit, l'écrivain n'a gardé qu'un seul souvenir : un homme, debout, dans leur chambre à coucher. Un homme qui ressemble étrangement à l'un de ses personnages.
Trois années plus tard, alors qu'il se sent prêt à tourner la page en publiant son nouveau roman, l'homme réapparaît.
Incapable de démêler ce qui est réel de ce qui ne l'est pas, Romain Delatour comprend qu’il n’en a pas fini avec les démons du passé.

Tessa Ravel est prête à tout pour dénicher le scoop qui lancera sa carrière.
Romain Delatour, auteur de best-sellers, pourrait être la chance qu’elle attendait.
Convaincue que l’écrivain a quelque chose à cacher, Tessa ne le lâche plus d’une semelle.
N’hésitant pas à s’immiscer dans sa vie, elle ne sait pas encore que ce jeu du chat et de la souris pourrait se révéler bien plus dangereux qu’elle ne l’imagine.

Plongez-vous dans ce thriller psychologique où enquête, mystère et sentiments s'enchaînent dans un suspense qui vous emmènera aux frontières du réel.

Lire un extrait

Chapitre 1

Romain Delatour descendit du TGV et se mêla au flot de voyageurs qui se déversaient sur le quai. Mais alors que la grande majorité d’entre eux se dirigeait vers le métro, il s’écarta pour rejoindre la sortie. Il monta dans un taxi et indiqua l’adresse de sa maison d’édition. Prendre les transports en commun de la capitale était au-dessus de ses forces. Sans être agoraphobe, se retrouver au milieu de la foule lui donnait des palpitations. Probablement parce qu’il avait passé les dix derniers mois, reclus dans sa propriété en Bretagne, enfermé dans son bureau, à lutter contre le syndrome de la page blanche. Maxime Rollin, son éditeur, lui avait demandé de venir pour qu’ils puissent discuter de la sortie de son prochain livre. Et ce n’était pas un événement anodin. Car cela faisait trois ans qu’il n’avait rien publié de nouveau. Trois ans… Une éternité pour quelqu’un comme lui qui pouvait écrire un roman par an, pour la plus grande joie de ses lecteurs et de son éditeur. Mais ça, c’était avant…
Alors que le taxi naviguait à grand-peine dans le trafic déjà très dense sur les quais de Seine, Romain sentit son téléphone vibrer dans la poche de son manteau.

— Tu es où ? demanda son éditeur, sans s’embarrasser de formules de politesse.

— Je suis en route. Je ne devrais plus tarder, ajouta-t-il tandis que, dans le rétroviseur, son chauffeur lui lançait un regard sceptique. En fait, il se peut que j’aie un peu de retard. Si tu as quelque chose de prévu, on peut remettre notre réunion à demain.

— Je t’interdis de me faire faux bond ! Monte directement dans mon bureau quand tu arrives.

Maxime avait raccroché avant de lui laisser le temps de se défiler. Romain soupira. Se pouvait-il qu’il y ait un problème avec le manuscrit ? Son éditeur n’avait rien voulu dire au téléphone, préférant lui parler face à face. Et s’il refusait de le publier ? Ce serait une première. Romain ne savait rien des affres des auteurs débutants qui voyaient leur premier roman refusé par la plupart des maisons d’édition avant de signer leur premier contrat. Pour lui, tout avait été facile. Après avoir reçu son manuscrit par la poste, Maxime l’avait appelé sans tarder pour lui proposer un contrat. Son premier roman avait connu un succès immédiat, un succès qui ne s’était jamais démenti, chaque nouveau tome de sa série policière caracolant en tête des ventes, dès leur première semaine de sortie en librairie. Jusqu’à ce que son esprit créateur s’enraye et qu’il ne puisse plus écrire. Il s’y était remis l’année dernière, mais il avait conscience qu’il était rouillé. Mais peut-être qu’il se faisait des idées.
Alors que le taxi s’immobilisait à un feu rouge, Romain croisa le regard d’une belle brune sur une affiche de cinéma. Il l’avait déjà vue sur Internet, mais c’était autre chose de la voir grandeur nature. Dernier Soupir, son premier roman, celui qui l’avait fait connaître du grand public, venait d’être adapté pour le cinéma. La campagne d’affichage qui annonçait la sortie du film misait sur la célébrité de l’actrice qui avait été choisie pour incarner le rôle d’Alicia Novak, le personnage de fiction, héroïne récurrente de sa série policière qui comptait douze tomes à ce jour. C’était l’avantage d’être auteur, avantage non-négligeable, lorsque, comme lui, on était d’une nature introvertie. Personne ne se souciait de celui qui avait inventé le personnage et son univers. Il avait bien reçu une ou deux invitations pour venir en parler sur des plateaux télé ou à la radio, mais il avait refusé toutes les demandes d’interview, comme il le faisait maintenant depuis trois ans, car il savait que ce qui intéressait les médias, c’était moins ses romans que ce qui était arrivé à sa femme.

— Je vais descendre ici, dit Romain alors que le taxi s’immobilisait une nouvelle fois, piégé dans le trafic.

Il régla la course et parcourut la dernière centaine de mètres qui le séparait de sa maison d’édition.
Comme prévu, Maxime l’attendait de pied ferme dans son bureau. Il était au téléphone, mais il mit brusquement fin à la conversation en l’apercevant sur le seuil.

— Tu as cru que je ne viendrai pas ? dit alors Romain en remarquant le teint pâle de l’éditeur.

— Ce ne serait pas la première fois. Bon, assieds-toi.
Romain aperçut le manuscrit posé sur le bureau. Son manuscrit. Soudain, il sentit le trac le gagner. Maxime n’avait rien dit au téléphone, et Romain n’était pas spécialement impatient de connaître son avis.

— Tu as refait la peinture ? dit-il alors en regardant autour de lui. Et tu as changé les meubles aussi.

— Oui, mais on ne peut pas dire que c'est grâce aux ventes de tes livres.

— Tu m’as fait venir pour ça ? Pour te plaindre que je ne te rapporte plus assez d’argent ?

— Non, je voulais te voir pour te parler de cela.

Maxime, qui d’ordinaire était enthousiaste à l’idée de publier son tout nouveau roman, garda un visage sérieux, en indiquant un livre à la couverture vierge, posé sur son bureau.

— Qu’est-ce que c’est ?

— Ce sont les épreuves non corrigées de ton dernier roman.

— Je t’ai pourtant dit que je n’avais pas tout à fait terminé.
— J’ai demandé au service presse de le faire circuler auprès des blogueurs littéraires, et les retours sont plutôt négatifs.

— Ça t’apprendra à ne pas lire les manuscrits que je t’envoie.

— Je l’ai lu, figure-toi.

— Et ? C’était si mauvais que ça ?

Romain essayait de garder le sourire, mais son ton léger n’était qu’une façade pour cacher qu’à l’intérieur, il sentait ses entrailles se tordre douloureusement.

— Ce n’est pas mauvais. Pas du tout, même, mais j’ai trouvé qu’il manquait quelque chose. Comme je n’étais pas sûr de savoir quoi, j’ai demandé au service presse de faire un premier envoi aux blogueurs en leur proposant des épreuves non corrigées. Et mon intuition s’est révélée exacte. Il manque bien quelque chose.

— Quoi donc ?

— Des meurtres.

— C’est quoi ce délire ? Bien sûr qu’il y a des meurtres !
— Oui, mais tu y fais à peine allusion. Je te rappelle que tu es un auteur de thrillers, et que tes lecteurs sont habitués à des descriptions, comment dire… détaillées.
Romain savait exactement de quoi il parlait. C’était justement le problème. Il n’était plus capable d’écrire ce genre de scène. Ce n’était pas faute d’avoir essayé, pourtant.

— Donc, si je comprends bien, tu veux plus de sang.

— Ni plus ni moins que dans tes précédents romans. Tu me rajoutes un ou deux meurtres et quelques paragraphes de descriptions comme tu en as le secret.
— D’accord, je vais essayer. Mais dis-moi, tu pouvais me dire tout ça au téléphone. Pourquoi m’avoir fait venir à Paris ?

— Eh bien, parce que je voulais te montrer ceci.
Maxime se leva pour contourner son bureau. Il ouvrit un des nombreux cartons en provenance de l’imprimerie, et en sortit trois livres. Romain ne les reconnut pas tout de suite à cause de leur couverture, mais il s’agissait des trois premiers tomes de sa série policière :

— Qu’est-ce que tu en penses ? Ça en jette, non ? demanda-t-il à Romain qui en caressait la jaquette anthracite. Nous allons rééditer toute la série en édition collector.

— Quand ?

— Jeudi.

— Demain ?

— Eh bien, oui. On dit qu’il faut battre le fer tant qu’il est encore chaud. Le film fait un carton, comme prévu. Les ventes de ton premier roman ont déjà redémarré.

— Et bien sûr, avec l’édition collector, c’est une occasion de le ressortir en grand format.

Le sourire de Maxime s’élargit.

— Tu ne vas pas t’en plaindre, quand même ?

— Tu m’as piégé, dit-il, consterné de ne pas avoir été plus méfiant.

Car il savait ce qui allait suivre. Maxime allait lui demander d’en assurer la promotion. Et qui disait promotion, disait projecteurs, interviews, passages à la télévision, dîners mondains. Tout ce qu’il détestait, mais qui faisait partie intégrante de son travail d’écrivain, que ça lui plaise ou pas.

— Tu aurais accepté de venir si je t’en avais parlé ? Nous savons tous les deux que la réponse est non.

— Je peux encore refuser.

— Je ne te le conseille pas. Relis ton contrat. C’est écrit à l’alinéa…

— C’est bon, je vais le faire. J’imagine que tu as déjà tout prévu, de toute façon.

Romain avait toujours eu du mal à différencier son éditeur de son meilleur ami, car Maxime était les deux. Tandis que Maxime, lui, semblait n’avoir aucune difficulté à faire la part des choses. À cet instant, il avait revêtu sa casquette d’éditeur, ce qui n’augurait rien de bon. Maxime frappa ses mains l’une contre l’autre, comme s’il venait d’écraser une mouche.

— À la bonne heure ! Alors voilà ce que tu vas faire. Tu vas aller à ton hôtel te reposer et pourquoi pas, essayer de me retravailler ces scènes dont nous avons parlé. Demain matin, tu as une première interview. Et après…

— Je ferais ce que tu me demandes, le coupa Romain. Mais j’y mets trois conditions. Premièrement, je repars samedi, donc, tu te débrouilles pour caser les interviews, d’ici la fin de la semaine. Deuxièmement, je veux que tu obtiennes la liste des questions. Si jamais on me parle de ce qui est arrivé à ma femme, j’arrête tout.

Maxime pinça les lèvres.

— Et la troisième ?

— La troisième, c’est que mes soirées sont consacrées à ma fille. Tu te souviens que j’ai une fille, quand même ?
Maxime roula des yeux.

— Pour qui tu me prends ?

— Je te signale que tu ne me demandes jamais comment elle va. D’ailleurs, je suis certain que tu ne sais même plus quel âge elle a.

— Mais bien sûr que je le sais, fit-il tandis qu’il semblait faire des additions dans sa tête. Elle a treize ans.

— Quatorze, rectifia Romain.

— C’est ce que j’allais dire. Et puis je te signale que c’est grâce à moi si tu peux lui payer des études dans un collège privé, à Paris.

Romain soupira. Avec Maxime, tout devenait invariablement une question d’argent.

— Ah, bon ? Je croyais que c’était grâce à mes livres.

— Tu sais très bien ce que je veux dire.

— Que je ne suis rien sans toi ?

Maxime leva les mains comme s’il se rendait.

— OK, on arrête là. Je n’ai pas envie de me disputer avec toi. J’accepte tes conditions. Rentre à l’hôtel, repose-toi et je viendrais te chercher demain.

— Pourquoi ? Tu n’as pas confiance en moi ?

— Bien sûr que si, mais je suis du genre prudent.

Détails

Contributeur(s) : Julia Salvador (Auteur)
Format : Livre broché
Nombre de pages : 332
Éditeur : Suspense et Sentiments
ISBN : 978-2-9589338-1-4
Langue : Français
Largeur : 14.8 cm
Longueur : 21 cm
Épaisseur : cm
Poids : kg