L'Appel : édition en gros caractères (Livre papier grand format)
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Prologue
Vingt-huit pour cent de policiers admettaient avoir eu des pensées suicidaires. Parmi eux, une quarantaine passerait à l’acte dans l’année. Plus de la moitié mettrait fin à ses jours avec son arme de service.
Statistiquement, donc, je n’avais rien à craindre. La fin de l’année approchait et les services de police et de gendarmeries avaient déjà atteint leurs quotas de suicides pour l’année. Quant à l’arme que je tenais entre les mains, ce n’était pas un SIG Sauer réglementaire, mais un Glock 19 9 mm Parabellum : un modèle que je m’étais procuré sous le manteau auprès d’un plongeur du GIGN, cette arme étant réputée pour sa résistance à l'eau.
C’était le pistolet que j’utilisais pour mes entraînements aux stands de tir, à l’époque, pas si lointaine, où je voyais encore suffisamment clair pour viser la cible. Mais ça, c’était avant. La tumeur cérébrale que l’on m’avait diagnostiquée, quinze jours auparavant, avait mis fin à mes entraînements. Elle avait mis fin à ma carrière dans la police. Et si je la laissais faire, elle allait mettre fin à ma vie. Car la tumeur dont j’étais atteint était inopérable, le genre qui allait me tuer lentement mais sûrement. Le neurologue qui m’avait annoncé le diagnostic ne me donnait que quelques mois à vivre. Mais au final, la quantité comptait moins que la qualité. Comme il ne s’était pas attardé sur ce dernier aspect de ma maladie, j’avais comblé mes lacunes par quelques recherches sur Internet. C’est ainsi que j’avais découvert ce que serait ma fin de vie, une déchéance du corps et de l’esprit, enfermé dans une chambre d’hôpital dans le service de soins palliatifs, bourré de médicaments pour anesthésier la douleur et les pensées. Je refusais de finir comme ça. Mon chef de groupe à la Criminelle, le seul à qui j’avais révélé la vérité sur mon état de santé, m’avait vivement conseillé de ranger mon arme personnelle et les balles qui allaient avec, dans deux pièces séparées. Bien sûr, il aurait préféré que je m’en débarrasse, mais il était bien placé pour savoir que ce n’était pas chose aisée pour un flic. Pas après avoir passé les dix dernières années de ma vie dans la police. Néanmoins, j’avais suivi ses conseils. Ainsi, après avoir retiré toutes les balles du chargeur, j’avais déposé le Glock dans le tiroir de ma table de chevet, une habitude difficile à perdre. J’étais censé placer les projectiles aussi loin que possible du pistolet. J’avais donc décidé de les remiser dans le garage. La raison en était simple. Plus il me faudrait de temps pour que mon arme soit prête à tirer, plus les chances que j’aie encore envie d’appuyer sur la détente s’amenuiseraient. C’était statistiquement prouvé. Et, j’en étais la preuve vivante. Depuis que j’étais venu m’installer dans la maison de mon père, j’avais réussi à trouver une bonne raison de rester en vie, ne serait-ce qu’un jour de plus : mettre de l’ordre dans mes affaires personnelles, prendre rendez-vous avec les pompes funèbres et remplir mes dernières volontés : crémation, dispersion des cendres en pleine nature, pas d’office religieux, finir de réparer ce qui pouvait l’être dans la maison, donner un dernier coup de peinture. Mais ce soir, c’était différent.
Ce soir, j’avais mis six minutes pour quitter mon lit, ouvrir le tiroir de la table de chevet et prendre le pistolet, sortir de ma chambre, traverser le couloir, le salon et enfin trouver la clef qui déverrouillait la porte d’accès au garage. Six minutes au terme desquelles, j’étais censé réfléchir aux raisons pour lesquelles je ne pouvais pas encore quitter ce monde. Il y a quelques semaines, il n’y aurait eu qu’une seule raison pour me retenir de faire ce que je m’apprêtais à faire aujourd’hui. Une raison qui tenait en deux mots : Gaël Ferrars. Alias, le Tueur au Marteau. Alias le Bricoleur, comme l’avaient baptisé les journalistes de faits divers. Mais c’était du passé tout ça.
Alors que j’arrivais dans le garage, pieds nus et en caleçon, je réalisai que rien ne me retenait plus ici-bas. Rien et surtout, personne. Ma sœur s’en remettrait rapidement, après tout, cela faisait des années que notre relation s’était distendue. Quant à ma nièce de trois ans, elle ne m’avait pas connu. C’était une bonne chose finalement. Quant à la seule femme que j'avais aimée, la seule que j'aurais voulu revoir avant de "partir", elle avait refait sa vie et vivait, heureuse sans moi. C'était douloureux, mais j'étais content pour elle. Vraiment.
J’avançai sur le sol en béton brut et m’arrêtai devant les étagères métalliques où, derrière des bocaux en verre remplis de vis et de clous, je trouvai la boîte en carton renfermant les munitions. D’un geste machinal, je plaçai les projectiles dans le chargeur et après quelques instants d’hésitation, décidai de faire "ça" dans la voiture. Cela ferait moins de saletés à nettoyer par la suite…
Je pris place derrière le volant, mis le contact et allumai la radio. Une voix féminine finissait de donner la météo du lendemain :
"(…) un épisode neigeux qui promet un Noël de carte postale. La semaine sera par ailleurs largement ensoleillée sur les trois quarts de l’hexagone. Une belle semaine donc malgré des températures parfois en dessous de zéro", conclut-elle, avant de céder la parole à son collègue chargé de la gazette sportive.
Une belle semaine, pensai-je, tout en plaçant le canon de mon arme sous mon menton piqué de barbe. Je fermai les yeux et alors que le jingle d’une publicité emplissait l’habitacle, je glissai mon index sur la détente. J’inspirai profondément et comptai jusqu’à trois. À trois, j’appuierai d’un coup sec et c’en serait fini.
Un…
" Besoin d’une vidange ? De changer vos pneus ? Chez Autoplusservice, nous sommes là pour vous conseiller…"
Deux…
"Nous vous accueillons dans nos deux mille points de vente."
Tr…
Une voix éclata sous mon crâne, comme un coup de tonnerre dans un ciel d’été. Une voix de femme. Une voix de mon passé.
"Mon Dieu ! Non ! Ne faites pas ça ! "
Lire un extrait
David Liszt, enquêteur à la Criminelle, ne croit pas aux miracles. Pourtant, c'est justement d'un miracle dont il a le plus besoin.
À 34 ans, il vient d'apprendre qu’il est atteint d'une tumeur cérébrale qu'aucun chirurgien ne veut opérer.
Lorsqu’il commence à entendre des voix, il pense qu’il s’agit d’un énième symptôme provoqué par sa tumeur.
Mais alors qu’il s’apprête à commettre l’irréparable, décidé à faire ses adieux au monde, une voix surgie de son passé interrompt son geste : la voix de Léa, son premier amour de jeunesse…
Une hallucination auditive ou bien l’appel à l’aide de la seule femme qu’il n’ait jamais aimée ?
Et si…
Découvrez le nouveau roman de la collection “Suspense et Sentiments”, un thriller où fantastique, émotions et rebondissements ne vous laisseront pas un instant de répit.
Détails
Contributeurs : Julia Salvador (Auteur)
Format : Livre broché en gros caractères
Taille de la police : 16
Nombre de pages : 394
Éditeur : Suspense et sentiments
ISBN : 978-2958933975
Langue : Français
Largeur : 15.60 cm
Longueur : 23.39 cm
Épaisseur : 2.87 cm
Poids : 0.789 kg